La vie est loin d'être un conte de fée, et ça tu n'es censé l'apprendre qu'adulte, pas enfant. Mais certaines choses font que la réalité est inévitable. Le 5 août 1996, ma mère est partie comme tous les matins travaillés, la seule différence est qu'elle n'est jamais revenue. C'est à ce moment-là que mon père a dû expliquer à une petite fille de 5 ans qu'une des choses les plus importantes au monde était partie. Mais à 5 ans on ne comprend pas, on attend simplement le retour patiemment. Et c'est peut être mieux comme ça. La douleur de la nouvelle s'estompe et reste seulement celle de l'absence. J'ai gardé les coutumes croyante de ma mère, au début parce que je pensais que ça lui ferai plaisir, puis seulement par habitude.
Ma vie s'est continuité dans une normalité assez décalé de la réalité, en effet, mes parents savaient depuis ma naissance que ma maladie des os de verres ne ferait que s'empirer. Malheureusement, à la suite de la mort de ma mère, les services sociaux ont sondé mon père des milliers de fois pour savoir s’il me battait suite à des dépositions faite par mon école. Voir une jeune enfant arrivé souvent couverte de bleus est assez surprenant. Enfin bref, passons, les plaintes ont été rejeté et, hormis quelques désagréments ma vie s'est poursuivi normalement.
Fille unique d'un papa surprotecteur, j'ai rapidement vu le monde en "rose"... Enfin dans le mauvais sens du terme. Ne voulant pas montrer la "cruauté" du monde dans lequel nous vivons, mon père a eu tendance à me couver. D'où mon côté naïve. Malgré cela, j'ai toujours eu toute l'attention dont j'avais besoin et cela m'a permis de réussir dans les études... Sauf que lorsqu'on a une maladie des os de verres, certains métiers sont à bannir, pour ne pas dire la majorité. Studieuse à l'école, j'ai voulu m'orienté dans beaucoup de domaine différent, malheureusement pas adapté à mon "cas". C'est donc par dépit que j'en suis venue à commencer des études de secrétaire comptable. Génial, on n’a pas vu plus passionnant dans le genre.
Mais de toute façon, après avoir fini mes études et avoir eu mon premier boulot, mon état de santé s'est aggravé. Je devenais de plus en plus fragile et j'ai été obligé de rejoindre l'hôpital pour y séjournée.
Séjour plutôt long à mon goût. J'ai déjà dû y passer quelques semaines voir mois, mais j'ai bien l'impression que je ne suis pas prête de sortir avant un bail cette fois ci. Cela fait aujourd'hui un mois et demi que j'y suis entrée, et mis à part des permissions, que je n'en suis pas sortie. Nouveaux médicaments, nouvelles expériences, tout y passe. Je commence à me dire que je vais peut-être devoir faire ma place parmi les personnes, car je vais croupir là-bas un petit bout de temps...
Quelque chose m'intrigue dans cet hôpital, quelque chose n'y est pas normal. L'attitude de certains patients ou personnels est bizarre. Si je peux me montrer timide au premier abord, cela ne dépassera jamais cette curiosité permanente chez moi...